Le Ski Club Mulhouse a été fondé en 1909, du temps où l’Alsace était annexée à l’empire germanique de Guillaume. La dénomination a toujours été en français et est inscrite dans cette langue au Tribunal d’Instance de Mulhouse, organisme où sont déposés les statuts. Les membres fondateurs avaient suffisamment de relations « haut placées « pour faire admettre ces termes français et les faire valider. Ce nom n’a jamais été changé.
Au refuge Hus, on ne parlait qu’en alsacien ou en français. Jamais en allemand, même pendant les périodes où cette langue était obligatoire. A l’origine, deux fois par an, au printemps et en automne, l’administrateur du refuge décrétait les dates des « SCHAFFTAG « ( Travailler en alsacien c’est « Schaffa « et « Tag « c’est le jour. Pour un allemand, le travail c’est « Arbeit « .) Et pendant de longues années, ce terme de « SCHAFFTAG « était utilisé. Après la seconde guerre mondiale, le nom de « Journée de Corvée « a été introduit et a longtemps été utilisé. Ce n’est qu’à partir du moment où les « Femmes de Ménage « sont baptisées « Techniciennes de Surface « , que le terme utilisé actuellement « Journées Amicales de Travail « est apparu pour …adoucir !
La participation au « Schafftag « était obligatoire pour tous les membres actifs. En cas d’absence et quelle qu’en soit la raison, le membre était tenu à une séance de rattrapage ou de substitution. On ne plaisantait pas avec les obligations d’un membre, en ce temps là …
L'idée et les raisons
Afin que tous les membres « hommes « puissent s’adonner pleinement aux taches extérieures qui relèvent de leur force et compétence ( scier du bois, le fendre, le ranger ), faire des réserves de petit bois tout fin et dans les meilleurs bois secs, vider la fosse septique, mettre en place les tambours ( portes du haut et du bas ), battre les couvertures et autres travaux indispensables, il leur a été interdit de séjourner à la cuisine.
Les « Dames « s’occupaient, à l’intérieur du refuge, du nettoyage des vitres, sols, plafonds, lavabos, cuvettes, armoires, Kacheloffa, tablettes de rangements, objets oubliés, après avoir préalablement fait toutes les réserves d’eau chaude, de produits de nettoyage, de chiffons, de serpillères, pour ne plus avoir à accéder à la cuisine ( espace protégé et réservé ! )
Un seul membre ( ou l’épouse d’un membre ) était chargé de confectionner la traditionnelle « Soupe aux Lentilles « selon ses propres qualités ou affinités et avait le droit de séjour dans la cuisine !
Tous les présents apportaient, pour compléter le repas, leurs saucisses. Ils les confiaient également au membre responsable de la soupe. Cette solution simple permettait de justifier l’interdiction d’entrer à la cuisine, et ne créait pas d’embouteillage de poêles ou casseroles sur la plaque de la cuisinière.
Après le repas, tous les exclus du matin avaient, bien sûr, le droit d’entrer à la cuisine… pour faire la vaisselle !
Tous les restes de soupe, de viandes, de lard sont distribués avant le départ à tous les participants.
Histoire écrite par Gabriel GRIESINGER dit Pépi en 2018. (ancien Président du SCM et membre Honoraire)